Bien que l’aquarelle soit une technique relativement simple, un matériel adapté et de qualité vous offrira de bien meilleures conditions de travail et de résultats. Si vous souhaitez vous lancer dans cette aventure du portrait à l’aquarelle voici le matériel à avoir et les références que j’utilise.
1. Le choix du papier
Le papier est l’un des éléments les plus importants pour la réussite de votre portrait à l’aquarelle. Un bon papier permettra à l’eau et aux pigments de se comporter comme vous le souhaitez et d’obtenir des effets de lumière et d’ombre naturels.
La papier aquarelle est généralement composé de coton et/ou de cellulose. Un papier en coton est fortement recommandé car sa capacité rester humide plus longtemps et ne vous obligera pas à travailler vite. La propostion de coton est indiquée sur les papiers (100%, 60%…). Si le coton n’est pas mentionné, c’est que le papier est composé à 100% de cellulose.
Le poids du papier a un impact direct sur sa capacité à supporter l’eau sans se gondoler ou se déchirer. Pour l’aquarelle, un grammage minimal de 185 g/m2 est possible, mais il est recommandé d’utiliser un papier de 300 g/m2 ou plus, qui offre une meilleure résistance aux lavis multiples.
Il existe trois principales textures de papier aquarelle :
– Grain satiné : Ce papier a une texture lisse et régulière. Il permet une application douce et fluide de la peinture et convient particulièrement aux détails fins du portrait. Il est idéal pour un travail de précision et pour des effets de transparence.
– Grain fin : C’est la texture la plus couramment utilisée par les aquarellistes. Ce papier a une surface légèrement texturée, qui permet de travailler les lavis et les dégradés tout en offrant de la douceur pour les détails.
– Grain torchon : Ce papier, avec une texture très prononcée, est souvent choisi pour sa capacité à créer des effets de texture intéressants. Il peut être utilisé pour des portraits plus expressifs ou stylisés.
Les formats les plus courants pour débuter sont les formats A4, A3 ou les carnets. Il est conseillé de ne pas commencer avec des formats trop grands, car cela peut rendre l’exercice plus difficile et moins contrôlable.
Mon papier :
2.Les pinceaux : types et tailles
Il existe différents types de pinceaux adaptés à l’aquarelle, chacun ayant un rôle précis dans le portrait.
– Pinceaux à lavis : on les reconnait à leur virole transparente serrée par des fils métalliques. Ce sont des pinceaux doux et mous destinés à peindre des lavis (= de larges zones de couleur). Ils peuvent aussi accompagner des gestes souples pour peindre des marques plus expressives ou spontanées.
– Pinceaux ronds : ce sont les pinceaux les plus polyvalents. Avec leur virole métallique, nerveux et faciles à prendre en main, ils sont idéaux pour débuter.
– Pinceaux plats : Les pinceaux plats sont utilisés pour couvrir de grandes surfaces de manière uniforme, comme les fonds ou les grandes zones de peau.
– Pinceaux «rigger» : Ce pinceau fin et long est parfait pour les traits très fins, comme les cheveux ou les détails de la bouche et du nez.
– Pinceaux peigne : Bien que moins utilisés, les pinceaux peigne peuvent être intéres- sants pour certaines textures, comme les cheveux.
Les tailles des pinceaux dépendent de la taille de votre portrait. Un pinceau rond de taille 6 à 8 est parfait pour les premiers lavis, tandis qu’un pinceau plus petit (taille 2 ou 3) sera nécessaire pour les détails fins du visage. Pour les grandes surfaces, un pinceau plus large (taille 12 ou 14) sera plus adapté pour couvrir efficacement un arrière-plan ou de larges zones de peau.
Mes pinceaux :
3. Les couleurs
Les couleurs : palette recommandée pour un portrait réaliste.
Les couleurs utilisées dans un portrait à l’aquarelle joueront un rôle crucial dans la création d’un visage naturel et expressif. Pour un portrait réaliste, il est préférable de commencer avec une palette simple avec peu de couleurs, mais extra-fines, puis de mélanger ces couleurs en fonction des besoins.
– Ocre d’or ou jaune de cadmium : Utilisé pour la couleur de base de la peau, ce jaune est une couleur chaude qui, mélangée avec d’autres pigments, donne une teinte naturelle à la peau.
– Rouge carmin ou alizarine cramoisie : Ces rouges permettent de créer des teintes de peau plus riches, et sont aussi utilisés pour colorer les lèvres et les joues.
– Bleu outremer ou bleu de cobalt : Bien que le bleu semble loin des teintes de peau, il est essentiel pour créer des ombres fraîches et des nuances dans le teint de la peau, surtout dans les zones d’ombre.
– Terre d’ombre brûlée : Cette couleur chaude et terreuse est idéale pour les ombres, particulièrement autour du nez, du men- ton, et sous les pommettes.
– Sépia colorée : Utilisé pour des ombres plus profondes et des zones plus foncées du visage, comme les cheveux, les cils ou les contours des yeux.
– Pourpre dioxazine ou violet de cobalt : Parfait pour les ombres froides et les détails fins, en particulier autour des yeux et dans les zones d’ombre du visage.
L’aquarelle est un médium qui permet de mélanger les couleurs sur la palette ou directement sur le papier, ce qui crée des transitions subtiles. Par exemple, vous pouvez mélanger sur votre palette ou dans un pot, l’ocre et le rouge pour créer une teinte de peau de base, puis, sur le papier, ajouter une touche de bleu ou de violet pour donner de la profondeur et des ombres.
Mes couleurs :
4. Autre matériel utile
L’aquarelle étant un médium lié à l’eau il vous faudra un bocal d’eau où mouiller et rincer vos pinceaux. Privilégier un pot de grande taille pour que l’eau reste suffisamment propre (sinon changer l’eau régulièrement quand elle devient trop chargée en pigment).
Un chiffon en coton ou un papier essuie-tout pour essuyer vos pinceaux pendant votre travail.
Veillez à ne pas utiliser de noir dans vos aquarelles (privilégier le brun, le sé- pia, le violet…). Mais à la fin du portrait, du noir profond peut être apporté en petites touches notamment sur les éléments où l’on souhaite attirer l’attention (la pupille des yeux par exemple). Vous pouvez donc prévoir un tube ou un godet de Noir d’ivoire (à appliquer au petit pinceau), un stylo fin à encre noire ou encore un crayon fusain.
Parfois, il peut être intéressant de jouer avec des éclaboussures ou des projections d’eau pour ajouter de la spontanéité dans une oeuvre ou pour créer des effets de texture dans les cheveux, le fond ou certains détails du visage. Ces techniques peuvent apporter de la fraicheur et du caractère à votre réalisation. Une bosse à dents usagée, ou un gros pinceau feront l’affaire.
Pour conserver certaines zones blanches, ayez un flacon de fluide de masquage avec un pinceau fin en poils synthétiques (ou très bas de gamme car le fluide peu abîmer les poils) . Vous pourrez aussi avoir besoin d’ajouter du blanc à la fin de votre travail si vous n’avez pas conserver de zones exemptes de peinture. Pour cela : gouache blanche, crayon à peinture, stylo, pastel et même cutter pour gratter le papier. A chacun sa technique préférée.
Enfin, pour ajouter toujours plus de détails à la fin de votre portrait vous pourrez aussi utiliser des crayons de couleurs.
Quelques-unes de mes références :
4. Une photo de référence
Un portrait, en particulier à l’aquarelle, est une quête de subtilité, d’observation attentive et de maîtrise des techniques spécifiques. Je vous conseille de vous appuyer sur un modèle. Quoi de mieux qu’une photographie pour commencer vous aurez ainsi tout le temps nécessaire devant vous.
Comment choisir la bonne photo de référence ?
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